Ce début de semaine et jusqu’à hier, la compagnie Rouge Elea a installé une tente gonflable sur les pelouses de l’hôpital Marin, vers Handi-Plage. Un petit chapiteau pour abriter tout un matériel sonore, des instruments, des microphones et des enceintes.
« J’ai l’envie d’explorer les capacités du son à générer des états d’âme et des émotions, explique Ander Fernandez, musicien de la troupe hendayaise. De la même manière, j’ai envie d’expérimenter les possibilités d’expression et de communication uniquement à travers les sons. »
C’est dans ce but qu’il a proposé ce laboratoire à l’hôpital Marin pendant quatre jours. « Je l’appelle laboratoire d’expression sonore parce que j’invite les patients à s’arrêter pour jouer, parler, chanter et entrer en communication dans un environnement focalisé sur le son. »
Chaque jour, pendant quatre heures, les patients se sont entendus de manière amplifiée, avec des effets sonores, ont joué des instruments, parlé dans un micro et entendu leurs voix dans des casques.
Communication non verbale
Ander Fernandez n’attendait rien de précis de ces rencontres, même si la compagnie Rouge Elea avait déjà noué quelques contacts enrichissants avec des patients de l’hôpital Marin lors d’un impromptu dansé en avril dernier. « Il y avait eu une grande sincérité et de l’émotion dans cet échange, dans une communication non verbale, par le regard, par le corps. Et les sons ? C’est que nous explorons cette fois-ci. »
La compagnie a été créée en 2003 sous l’impulsion de Corine Cella, circassienne formée en danse et en cirque aérien. Depuis 2007, elle partage la direction artistique des créations avec le musicien basque Ander Fernandez. Les deux artistes vivent et travaillent à Hendaye où ils ont créé les spectacles qui abordent le thème de la frontière et de la fratrie. « Notre ligne artistique est d’éveiller un sentiment, une émotion chez le spectateur, partager un regard sensible sur le monde auprès d’un large public, sur un territoire local, national et international. » La compagnie, résolument transfrontalière et transdisciplinaire, considère le corps comme un vecteur d’émotions et de sensations.
Edith Anselme