Les mots d’un spectateur rencontré au fil des années de festivals…
« Corine,
[…] Les liens, il y en a plein si l’on y regarde de plus près, à côté des évidents, des plus indicibles, de ceux qui me font battre le cœur plus fortement lorsque j’assiste à tes spectacles, qu’avec mon âme je participe. […]
Quelles véridiques sœurs vous faites… Tout y est, de la tendresse à la rivalité, le sujet aurait pu être traité platement – l’indéfectible et inconditionnel lien sororal – mais tu l’as étiré dans ses dimensions les plus complexes où s’entremêlent la connaissance, la confiance, le besoin de l’autre, la détestation épidermique, la pudeur, la force invincible d’être deux.
Le jeu aussi, dans sa cruauté enfantine et sa vivacité, qu’accompagnent merveilleusement les mots que l’on entend, et cette scène, oh cette scène où Maitane convulsionne dans son fauteuil tandis que tu te mets à danser, emportée par une joie pure et indifférente jusqu’à ce que ta vie à toi, menée sans elle, libre de ça, s’oriente à nouveau et délibérément dans le choix de votre relation. Et une gifle ressuscite, pan t’es morte et c’est pour de faux, je voudrais que tu sois vieille et laide et je t’aime tu es ma sœur, ma moitié de cœur. […]
A mon regard vous avez réussi à construire tout un passé commun sous-jacent, une existence entière de heurts et de proximité, on voit tout cela dans vos échanges.[…]
Je ne te parle même pas de la musique d’Ander, ou alors juste un peu, du temps qu’elle installe, des vibrations qu’elle permet à tous les niveaux de l’être…«